« PRENDRE SON TEMPS »  EST-CE « PERDRE SON TEMPS » ?

« PRENDRE SON TEMPS »  EST-CE « PERDRE SON TEMPS » ?

INTRODUCTION

« Prendre son temps » est une expression du langage courant qui signifie qu’on ne fait pas une tâche avec précipitation, ou encore qu’on ne va pas trop vite pour réaliser une chose. Dans cette question précise, une autre expression familière est utilisée « perdre son temps ». « Perdre son temps », est synonyme de laisser filer le temps. Quand on dit à quelqu’un : « Tu me fais perdre mon temps ! », c’est que l’on est très énervé, et qu’on ne peut plus avancer dans la discussion avec une personne sur un sujet donné. La « perte de temps » est une expression qui est donc particulièrement négative, alors que « prendre son temps » est plutôt une locution à connotation positive.

Ici, on nous demande d’examiner si « prendre son temps », c’est « perdre son temps ». C’est une question paradoxale, et à la lecture de ce paradoxe, il naît en nous un profond étonnement philosophique. Ainsi,  ne pas se presser, n’est-ce pas dans certaines circonstances, faire preuve d’un certain amollissement intellectuel et moral ? « Prendre son temps » pour faire une chose, n’est-ce pas dans certains cas, un luxe comportemental inapproprié ?

PREMIERE PARTIE : VOYONS DANS QUELS CAS, IL EST IMPERATIF D’AGIR OU DE PENSER PRESTAMMENT POUR NE PAS « PERDRE SON TEMPS ».

Premier argument : Parfois « ne pas prendre son temps », est vital. Ce serait « perdre son temps » que de ne pas aller assez vite dans certains cas. Dans les circonstances où l’instinct doit parler, notamment l’instinct de survie, il n’est pas recommandé de « prendre son temps ». Il y a des situations d’urgence qui réclament des réponses rapides. Par exemple, un conducteur voit soudain un obstacle sur la route alors que l’autre voie est déjà occupée par d’autres véhicules, le conducteur doit donc brusquement freiner, sans donner un coup de fil sur la gauche qui provoquerait un choc frontal. Le conducteur doit avoir le geste adéquat, et ceci de manière quasi immédiate.

De même, skier sur une pente enneigée en descente demande une certaine célérité dans les gestes ; de la souplesse et de la rapidité dans les mouvements du corps. Il ne s’agit pas de « prendre son temps », mais d’avoir des « activités-réflexes ». Quand il faut agir vite, il faut souvent se laisser guider par son instinct.

Envisageons encore un autre cas, un incendie se déclare dans un immeuble, et on n’est qu’au premier étage. Il faut avoir alors l’instinct de se jeter par la fenêtre pour échapper au feu ; cela demande néanmoins un certain courage, et surtout pas trop de réflexion !

Deuxième argument : Dans une conversation, il faut aussi savoir réagir vite pour contrer un adversaire. Avoir le sens de la répartie réclame une certaine vivacité de l’esprit, et nous ne sommes plus là au pur niveau de l’instinct. Imaginons encore un autre cas, une agression verbale vraiment désobligeante de la part d’un ennemi, il faut avoir comme « un réflexe » provenant de notre amour-propre, de réagir du « tac au tac », par exemple  en donnant une gifle à celui qui nous a offensé. Savoir se défendre réclame une certaine audace, ce n’est pas le moment « de prendre le temps de la réflexion » ; il faut contrer les coups et éventuellement en donner.

De là nous pouvons déduire le principe qu’il y a des mises en situation dans l’existence qui exigent « de la présence d’esprit », c’est-à-dire qu’il faut réagir promptement

Troisième argument : La vie nous presse avec le temps qui passe, on le voit bien avec l’expression du langage courant : « Il est grand temps d’agir ! » Oui, la vie nous presse avec le temps qui passe. Par exemple, une femme qui veut des enfants ne doit pas attendre d’avoir la quarantaine pour songer à se perpétuer. Quand le « tic-tac » de l’horloge biologique s’enclenche pour un couple ; il ne s’agit pas de tergiverser en se disant par exemple que l’un des deux ne travaille pas, que ce n’est pas une situation vraiment stable pour concevoir et élever un enfant. Si l’Humanité avait attendu des situations idéales pour se reproduire, l’Humanité n’existerait plus ! Quand il faut agir, il faut agir et se dire qu’ « Advienne que pourra » est encore la meilleure solution dans beaucoup de cas !

Pour vivre et survivre, il faut de la réactivité, « prendre son temps » serait alors malvenu et reviendrait à tomber dans une certaine « masturbation mentale » stérile. Darwin a dit que dans la survie des espèces, il y avait la sélection naturelle. Cette sélection naturelle passe par une sélection sexuelle, qui elle-même passe par une sélection temporelle ; c’est-à-dire que « donner la vie » est le privilège souvent des plus audacieux ; ceux qui n’ont pas trop pris le « temps de la réflexion », mais qui ont su s’imposer au bon moment. Savoir agir au bon moment, c’est saisir ce que les grecs anciens appelaient « le kairos ».

La notion de kairos, c’était ça : non seulement agir au bon endroit, mais aussi au bon moment. Ne pas agir « à contretemps », occuper l’espace et le temps, c’est être la présence même, comme quand on parle d’ « avoir de la présence d’esprit ». « Avoir de la présence d’esprit » requiert d’être dans le présent, « hic et nunc » comme disaient les latins, « ici et maintenant », et répondre au sort : « Je suis là ! »

« Remettre toujours au lendemain » ce qu’on doit faire aujourd’hui, cela s’appelle précisément de la procrastination. C’est flotter dans l’indécision, c’est une fuite « en avant » qui aura des conséquences « après ». A force de remettre à plus tard, la vie passe, et ensuite, il n’est plus temps de réagir, «  il n’est plus temps ! » Tout court : « il n’est plus temps ! », littéralement !

Quatrième argument : Et c’est dans l’action politique, que la notion de kairos est décisive, capitale. Machiavel dans le Prince insiste particulièrement sur ce point quand il prodigue des conseils à Laurent de Médicis pour conserver le pouvoir. Dans le cas d’une guerre inévitable, dans le cas d’un conflit civil incontournable et fatal, pour Machiavel, il convient d’agir vite. Reculer le temps des hostilités est une attitude puérile et irresponsable vis-à-vis de toutes les populations concernées. Plus on recule le temps des combats, plus les pertes humaines risquent d’être importantes, et plus la situation peut devenir incontrôlable. Même Machiavel qui n’est pas réputé pour être un humaniste, même Machiavel qui est machiavélique, dit qu’il faut à tout prix limiter les effusions de sang entre les différents partis d’un conflit, et ceci en prenant les mesures qui conviennent « en temps et en heures » !. L’homme politique avisé cherche le vent favorable de la fortune (si changeante), et quand il sent souffler le bon courant d’air, alors il sort de sa réserve et agit, saisit le kairos. Car même si on est un homme sage, agir « à contretemps » est voué à l’échec. C’est pourquoi nous dit Machiavel, l’homme politique doit être particulièrement sensible « aux signes des temps » pour agir au bon moment.

Quand le vent a tourné, il est déjà trop tard et le temps les lamentations arrive. Si les lamentations sont bonnes à formuler pour décompenser d’un « trauma », il faut savoir les dépasser ; les jérémiades sont encore sinon « une perte de temps ».

TRANSITION

Mais laisser « s’écouler le temps » et ne pas le meubler intelligemment devient une faute morale. « Perdre son temps » en grasses matinées et conversations inconsistantes, c’est de la paresse et l’on peut corriger cette « perte de temps » en se remettant à l’ouvrage de ce que l’on a à faire. Sinon, il arrive forcément dans la vie de perdre notre temps malgré nous. Par exemple, comme c’est le cas lorsqu’on doit suivre les cours inintéressants d’un professeur alors qu’ils sont obligatoires. Quand on est forcé d’écouter quelqu’un qui tient des propos lénifiants, alors comme nous dit Sénèque, il « faut se persuader de cette vérité : des heures nous sont volées par force, parfois par surprise ; nous en laissons d’autres s’écouler. Cependant, la perte la plus honteuse est celle causée par notre négligence ». Il convient donc d’utiliser le temps qui nous est imparti par une sage conduite.

DEUXIEME PARTIE : POUR NE PAS « PERDRE SON TEMPS », IL FAUT « PRENDRE SON TEMPS » POUR FAIRE CERTAINES CHOSES.

Constat sociologique : Justement dans notre société moderne, on est tout le temps en train de faire plein de choses à toute vitesse, la vie dans les grandes villes est stressante, les gens sont obligés  de jongler entre les différents horaires : horaires de travail, horaires de l’école des enfants, horaires des transports en commun. Les heures semblent défiler à un rythme effréné. Les gens témoignent dans des documentaires qu’il est très difficile de concilier toutes les obligations sociales qui leur incombent, travailler et avoir une vie de famille. Les heures vacantes pour soi, sont celles où il apparaît enfin que l’on puisse prendre son temps pour vivre.

Premier argument : Il « faut prendre son temps » pour vivre, la preuve en est que ce sont les vacances et les heures de calme qui semblent celles où « on ne perd plus son temps ». Ainsi, par exemple, les gens profitent de leur week-end pour aller se ressourcer dans la nature, marcher sur les chemins, randonner, faire du jardinage, faire des activités sportives. Toujours devoir se presser, faire attention de ne pas être en retard est stressant. « Pouvoir décompresser », en ayant du temps pour soi apparaît donc capital pour conserver le bon fonctionnement de son système nerveux. En effet, les personnes soumises à trop d’exigences, qui ont des horaires surchargés, sont « surbookées » et risquent le « burg out ». Ce phénomène est tellement répandu que ces anglicismes ont fini par rentrer dans le langage courant en français.

Les gens ont l’impression que les seules heures où ils se sentent vraiment vivre sont les heures de repos ou de loisir. Ils prennent enfin le temps de faire ce qu’ils ont envie, il leur semble alors ne « plus perdre leur temps ». Donc « prendre son temps » finit par être synonyme de ne « plus perdre son temps ». Ainsi une chaîne de magasins de soins esthétiques et de vente de produits de beauté s’appelle désormais « une heure pour soi ». « Une heure pour soi », l’expression choisie pour être emblématique, sous-entend que les femmes qui iront dans ces lieux pourront alors avoir la sensation d’être vraiment elles-mêmes, auront le sentiment de ne plus se faire voler leur temps.

Deuxième argument : Il faut « prendre son temps » pour vivre, pour reconquérir son espace temporel, il ne faut plus perdre son temps en faisant toutes choses à toute vitesse. «  Prendre son temps » est une expression qui suggère ne pas faire les choses rapidement, d’être calme et mesuré dans ses gestes. Or les temps modernes nous mettent dans l’illusion que si tout se fait plus vite, c’est bien. La vitesse, la vitesse… On peut dire que la modernité, c’est l’obsession et le règne de la vitesse. Par exemple, les robots ménagers aident à aller vite dans des tâches quelque peu subalternes. Ce n’est plus la peine de râper les carottes à la main pendant un bon quart d’heure. Avec le robot de cuisine, elles sont râpées finement en quelques secondes. Et pour aller d’un endroit à un autre, ce n’est plus la peine de marcher et de faire quatre kilomètres par heure ; en quelques minutes en prenant sa voiture, on est rendu à destination. Cependant pourquoi ne pas redécouvrir le charme de la marche ? Ne plus conquérir l’espace en allant à toute vitesse comme avec la voiture, mais prendre le temps d’investir l’espace en le parcourant plus lentement. Il faut prendre son temps pour vivre, en marchant par exemple, on va au rythme de son corps et cela facilite le cheminement de la pensée, on se met à méditer, on devient plus profond. Nietzsche a écrit que la plupart de ses pensées lui venaient en marchant ; et Rousseau nous a laissées les Rêveries d’un Promeneur Solitaire, et ses dix promenades. Et c’est dans le calme de sa retraite aux Pays-Bas, que Descartes nous livra ses Méditations Métaphysiques. De tout ceci, nous pouvons déduire que « prendre son temps », permet justement de ne pas « perdre son temps ».

Troisième argument : « Prendre son temps » évite la perte de temps, car la vitesse est souvent un leurre. Pourquoi la vitesse est-elle un leurre ? Parce que le rythme de la pensée consciente est celle du discours qui s’évapore dans l’espace. La pensée peut être parfois fulgurante, mais c’est alors une impression subconsciente de type intuitionnel. La pensée qui exprime notre vie consciente n’a pas une vitesse supersonique, mais le rythme calme  d’un discours. Et ce discours intérieur qu’est notre vie consciente, c’est notre personnalité même. Voilà pourquoi il faut « prendre son temps » pour vivre et savourer les choses de la vie.

« Savourer » justement, au sens propre, c’est déguster une nourriture. Or, effectivement, ne pas « prendre son temps » pour manger est de la goinfrerie. On avale alors les aliments, on les gobe sans les apprécier à leur juste valeur. Il faut donc « prendre son temps » dans la vie, car sinon au aura vécu comme un passant sans âme entre les trois dimensions du temps (passé, présent, avenir) et sans jamais s’arrêter au temps présent qui est finalement le seul réel, dont nous disposons vraiment puisque le passé n’est plus, et que le futur n’est pas encore.

« Prendre son temps », c’est donc savoir profiter du moment présent. Le philosophe Schopenhauer dans Aphorismes sur la Sagesse dans la vie s’attarde sur ce point : « Au lieu de nous occuper sans cesse exclusivement de plans et de soins d’avenir, ou de nous livrer, à l’inverse, aux regrets du passé, nous devrions ne jamais oublier que le présent seul est réel, que seul, il est certain, et qu’au contraire l’avenir se présente presque toujours autre que nous ne le pensions ». « Prendre son temps », c’est donc justement investir l’énergie de son esprit dans le moment présent. Schopenhauer, en voyant que la plupart des individus ne profitent pas suffisamment du présent s’exclame : « Quoi de plus insensé que de repousser une bonne heure présente ou de se la gâter délibérément par inquiétude de l’avenir ou par chagrin du passé ! » « Prendre son temps », c’est donc investir le temps présent.

TROISIEME PARTIE : LES PLUS BELLES HEURES DE LA VIE SONT CELLES QUI SONT VECUES PLEINEMENT ; « PRENDRE SON TEMPS », C’EST DONC PROFITER DU TEMPS PRESENT.

Premier argument : Posséder son présent, c’est quand la pensée habite réellement notre cadre spatio-temporel, alors c’est comme si nous magnétisions la matière que nous touchons. Par exemple comme ce stylo que je tiens à la main et qui suit la marche calme de mon esprit le long du cheminement de ses connexions neuronales, à travers les circonvolutions de mon cerveau. Les connexions neuronales s’électrisent à la vitesse de la lumière, mais ma pensée consciente qui en ressort a le rythme d’un discours qui se prononce dans l’espace. Donc « prendre son temps », c’est adopter la marche de ce discours intérieur, et ce rythme est calme. Pour « prendre son temps », il faut donc s’apaiser l’esprit loin du discours enflammé des passions, il faut être réceptif au présent, et être comme dans l’attente. Car l’attente fait partie de la vie, on ne peut enlever l’attente dans une vie, car c’est le propre même de la durée de s’écouler goutte par goutte, seconde par seconde.

Le philosophe Bergson a montré à travers son œuvre que l’attente fait partie de notre condition temporelle. Ainsi, si par exemple, je désire boire un verre d’eau sucrée, il faut que j’attende que le sucre se soit dissous dans l’eau. On ne peut faire l’économie de l’attente. Et qui dit attente dit Patience.

Deuxième argument : « Prendre son temps », c’est quelque part se mettre en attente pour arrêter de « perdre son temps ». Mais en attente de quoi ? En attente de l’Amour, en attente de la Vraie Vie, en attente de quelque chose ou de quelqu’un qui fasse vibrer le présent, magnétiser positivement la matière… en attente de Dieu diront les mystiques… Il y a une belle chanson de J.Jacques Goldman qui parle de cette attente mystérieuse « à l’écoute de l’être », comme aurait dit Heidegger. Voici notamment les paroles les plus magnifiques de cette chanson : « Elle attend que le monde change, elle attend que tournent les vents…Inexorablement, elle attend… » Oui attendre, mais attendre avec patience n’est possible que si on a la vertu théologale de l’Espérance. Patience rime avec espérance, et l’une n’est pas possible sans l’autre. Dans la jeunesse, souvent on est trop pressé, on veut tout connaître, on a hâte de faire ses expériences, comme les petits enfants qui veulent tout connaître et qui touchent à tout dans leur curiosité enthousiaste, et que beaucoup d’adultes (impatients !) se pressent de faire taire. Pourtant cet élan plein de joie vers les choses, n’est-il pas salvateur et charmant … véridique ?! Ne brusquons pas les enfants, laissons les être des enfants.

Mais revenons à notre propos : les enfants sont pressés de vivre, et le sage sait apprécier le temps qui passe en pensant… en pensant à des choses intéressantes ou alors en attendant… Pour « prendre son temps », il faut être en attente. Ne pas savoir attendre, c’est ne pas patienter avec suffisamment d’espérance. Quand on sait patienter avec espérance, on ne flanche pas, on ne se précipite pas dans n’importe quelle expérience parce qu’elle est nouvelle. Les jeunes filles ont souvent un air poétique quand elles attendent le prince charmant. Car une fille bien éduquée sait « Que l’homme propose, la femme dispose ». Alors elle attend la vraie proposition, celle de l’époux, pas celle du séducteur. Ainsi la jeune fille ne se précipite pas vers le premier venu, elle sait « prendre son temps », elle attend avec espérance un homme charmant, tout en s’aventurant quand même dans le monde. Car si la jeune fille est cloîtrée ou se cloître elle-même par timidité, elle ne pourra pas faire la Rencontre décisive de  celui qu’elle attend, de celui pour qui « elle prend son temps ».

Ainsi la jeune fille sage, par exemple, occupe son temps intelligemment en faisant ses études, tout en se ménageant des sorties pour faire la rencontre. Il faut donc occuper le temps intelligemment, en faisant ce qu’on a à faire, travailler ou faire ses études, tout en étant dans l’Attente.

« Ne pas avoir pris son temps » en l’occupant comme il faut, par exemple pour l’étudiant en travaillant les matières qu’il a à présenter à l’examen amène à des remords ou à des regrets. Ainsi Rimbaud dans la « chanson de la plus haute tour » s’écrie :

« Oisive jeunesse

A tout asservi

Par délicatesse

J’ai perdu ma vie »

« Prendre son temps » en étant dans l’attente ne signifie pas donc que l’on doit être oisif. « Prendre son temps » n’est pas, comme on le voit avec Rimbaud « perdre son temps » en s’adonnant à la paresse.

Troisième argument : De plus, quand on doit prendre des décisions importantes dans la vie, il faut « prendre son temps ». Les décisions fondamentales de notre existence ne doivent pas être prises sur un «  coup de tête », elles nécessitent le « temps de la réflexion ». Il faut « prendre son temps » avant de s’orienter dans la vie. Car si on choisit mal la voie à emprunter, si on n’a pas « pris le temps » de mûrir suffisamment son choix, on peut se tromper et alors là, on aura à subir une « perte de temps ». Par exemple, un jeune homme choisit de faire des études de comptabilité ; au cours de l’année, il s’aperçoit que ça ne lui plaît plus vraiment. Il décide ensuite de faire des études de psychologie. Ce jeune homme, s’il avait pris le temps de la réflexion n’aurait pas ainsi perdu de temps. « Prendre son temps » est donc bien souvent le contraire de « perdre son temps »

CONCLUSION

« Prendre son temps » ne paraît donc pas en définitive comme étant une perte de temps. Bien sûr, dans la vie, on ne peut pas toujours « prendre son temps » à cause des autres. Par exemple, à une caisse de supermarché, je ne dois pas « trop prendre mon temps » quand je range mes affaires dans mes sacs, car les clients suivants qui font la queue pourraient s’impatienter. Mais quand on peut « prendre son temps », profitons-en pour nous ressourcer. La nature elle-même, à chaque printemps met du temps pour de nouveau bourgeonner. L’enfant qui croît dans le ventre de sa mère met neuf mois avant sa venue au monde, et on ne dit pas pourtant que c’est une perte de temps. Pour moissonner, le paysan attend que le blé soit mur. La nature « prend son temps ». L’homme lui-même quand il prend des décisions très importantes, doit « prendre son temps ». La réflexion demande  du temps. Quelqu’un qui « ne prend pas son temps » serait un être irréfléchi qui risque de « perdre du temps » en faisant les mauvais choix.

 

 

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